Décryptage de Danone, le géant de l'agroalimentaire français

15:12 8 mars 2024

Le Salon de l’Agriculture, évènement incontournable pour les acteurs de l’agroalimentaire, a récemment pris fin avec une affluence record de 600 000 personnes. Chaque année, ce salon a pour but de promouvoir la richesse et la qualité des produits de l’agriculture française. Au milieu de cette foule, impossible de ne pas remarquer Danone, qui continue d’affirmer son leadership au sein de l’industrie agroalimentaire grâce à la promotion d'une alimentation saine et durable : “one planet, one health”. 

 

Malgré un secteur de l’agroalimentaire en pleine croissance, le cours de l’action de Danone (BN.FR) peine à revenir à ses plus hauts historiques atteints le 3 Septembre 2019 pour une valeur de 82,38€ par action. Aujourd’hui, le cours se situe au niveau des 58€, soit une baisse de presque 30% en 4 ans et demi. Nestlé (NESN.CH) et Unilever (UL.US), deux des concurrents directs de Danone, n’échappent pas à cette correction et sont également en perte d’environ 30% depuis leurs sommets. Cette correction semble propre à l’agroalimentaire, et Danone n’y échappe pas.

 

Une reprise à la hausse est-elle envisageable ? 


Focus sur Danone (BN.FR)

 

D’abord créée à Barcelone au début des années 1900, BSN-Gervais s’expatrie en France en 1929, à l’aube du krach boursier. L’entreprise gagne rapidement en force et s’internationalise dans les années 90, exportant ses produits à travers le monde entier (46 pays à l’époque). C’est à ce même moment qu'un rebranding a lieu : BSN-Gervais devient Danone. Aujourd’hui, Danone est un incontournable du paysage français, employant plus de 100 000 personnes à travers 120 pays. La multinationale est également connue pour ses nombreuses filiales comme Activia, Actimel, Evian, Volvic ou encore Alpro.

 

Source : Danone.fr

Source : Danone.fr

 

L’entreprise est majoritairement présente dans quatre secteurs d’activité : les produits laitiers frais et d’origine végétale (représentant 54% du chiffre d’affaires total), l’eau, la nutrition infantile et enfin la nutrition médicale (réunies en tant que nutrition spécialisée dans ce graphique). Présente majoritairement à l’international, les Etats-Unis sont le pays où Danone vend le plus, suivi de la Chine et de la France.


Analyse des états financiers

 

Danone, en tant qu'incontournable du paysage économique français, fait évidemment partie du CAC 40. Le géant de l’agroalimentaire est valorisé à hauteur de 40 milliards de dollars, ce qui en fait la 17ème plus grosse capitalisation française, juste devant Pernod Ricard (RI.FR). Danone est majoritairement détenue par des investisseurs institutionnels (à hauteur de 78% dont 50% en provenance des Etats-Unis). On y retrouve de grands fonds d’investissement comme Artisan Partners ou Blackrock, qui possèdent le plus de parts avec respectivement 8,9% et 5,7% détenues.

 

Plongeons nous dans les performances financières de Danone. On remarque une augmentation de la demande entre 2021 et 2023, le chiffre d’affaires (CA) est passé de 24,24 à 27,62 milliards d’euros. En revanche, le résultat a chuté de 50% entre 2021 et 2022, passant de 1,9 milliard à 945 millions, pour ensuite rester sous le milliard d’euros en 2023. Cette chute du résultat a conduit la marge nette à diminuer de 9,51% à 3,16% entre 2018 et 2023. Pour rappel, la marge nette se calcule en divisant le résultat net par le CA. Le CA étant seulement en légère hausse, le problème provient forcément du résultat. 

 

En abordant cela par le prisme des coûts et donc des prix du lait, matière première que Danone utilise pour l’ensemble de la fabrication de ses produits, ceux-ci étaient relativement élevés en 2021. Cela pourrait expliquer la baisse du résultat de 2022. Cependant, le lait a fortement corrigé à partir de mai 2022 (-25%) et cela n’a étonnamment pas contribué à augmenter le résultat de Danone. D’où provient donc cette diminution de la marge nette ? 

 

En se basant sur le bilan comptable, nous remarquons que les bénéfices ou pertes par filiale s'élevaient positivement à 762 millions d’euros en 2018 contre seulement 36 millions d’euros en 2023. En revanche, les taxes sont, elles, restées les mêmes (environ 768 millions en 2023 contre 716 millions en 2018). Ainsi, la réduction drastique des bénéfices par filiales et les taxes restées élevées ont contribué à diminuer la marge nette de l'entreprise. 


Comparaison des performances financières de Danone avec ses pairs.

 

Cette baisse du résultat fait de Danone l’une des entreprises de l’agroalimentaire avec la moins bonne marge nette, surtout face à ses deux principaux concurrents Nestlé (NESN.CH) et Unilever (UL.US) pour qui celle-ci dépasse les 10%. 


Scénarios techniques

 

Intéressons nous au graphique de Danone (BN.FR). L’action reste haussière sur le long terme mais cette tendance s’essouffle depuis 2010. Le titre effectue en effet des hauts de plus en plus hauts et des creux de plus en plus hauts également (flèches bleues). Pour rester haussier, le creux de 2009 ne doit pas être atteint car cela viendrait casser la tendance historique. Pour l’instant, le cours est soutenu par le niveau des 70,7% de Fibonacci aux alentours des 46,77€.

Source : xStation 5


En période hebdomadaire, un triple creux (rectangle vert) a eu lieu vers un niveau de retracement de 70,7% de la baisse précédente, soutenu par une divergence haussière sur le RSI (lignes bleues). Cependant, le niveau de 50% de Fibonacci continue de servir de résistance (prolongé par le rectangle rouge). Tant que ce niveau ne casse pas à la hausse, alors la période de latéralisation que nous connaissons depuis 2020 pourrait continuer. La divergence baissière actuelle semble sous-entendre que ce scénario reste le plus envisageable. Si les acheteurs réussissent à reprendre le dessus et cassent la résistance des 64€ puis le niveau de 70,7% de Fibonacci (71,66€), le cours pourrait alors se rediriger vers ses plus hauts historiques. 

 

Source : xStation 5



 

En journalier, la tendance haussière débutée le 6 Octobre 2023 semble s'essouffler. Il serait idéal de ne pas aller chercher le niveau des 57,3€ car cela pourrait marquer le début d’une tendance baissière sur le court terme si ce creux venait à casser (car ce nouveau creux serait plus bas que le précédent). De plus, une potentielle épaule-tête épaule pourrait avoir lieu si ce niveau servait de ligne de cou. D'un autre côté, le RSI semble indiquer le début d’un mouvement baissier.

 

Source : xStation 5


Ainsi, le titre reste haussier en période mensuelle. Une latéralisation perdure cependant depuis 2020 et le manque de force acheteuse se fait de plus en plus ressentir. Un nouveau test de la zone des 46€ pourrait entraîner un potentiel rebond, mais peu de chances que ce niveau soit soutenu une quatrième fois. 

 

Par Tristan Thermonir, analyste des marchés junior chez XTB France.

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