Un geste d’apaisement dans un climat tendu
Dans un contexte de tensions commerciales croissantes entre la Chine et l’Union européenne, Pékin a accordé une exemption des nouveaux droits de douane sur le brandy européen aux principaux producteurs français de cognac, à condition qu’ils respectent un prix minimum à l’exportation. Cette mesure vise à limiter l’impact d’un différend plus large, déclenché par les taxes européennes sur les véhicules électriques chinois.
Une industrie stratégique épargnée
Le cognac, symbole du savoir-faire français, génère 3 milliards de dollars d’exportations par an. La Chine, premier marché en valeur pour ce spiritueux, reste essentielle pour les grands groupes comme Rémy Cointreau, Pernod Ricard et LVMH. Ces derniers se félicitent de l’accord, bien qu’ils déplorent des hausses de coûts. Le compromis trouvé permet de préserver des parts de marché tout en relançant certains investissements.
Investissez dès maintenant ou testez notre démo gratuite
Rejoignez XTB Téléchargez notre application mobile Téléchargez notre application mobileRemboursement et soulagement partiel pour les producteurs
Outre l’exemption, Pékin remboursera les dépôts perçus depuis octobre 2024, lorsque des droits provisoires avaient été imposés. Cette mesure allège la pression financière, notamment pour les producteurs de taille intermédiaire. Toutefois, le prix plancher exigé pourrait entraîner une augmentation des tarifs, dont l’effet sur les prix en rayon reste incertain.
Des négociations encore inachevées
Malgré ce geste d’ouverture, les relations entre Pékin et Bruxelles restent tendues. La Commission européenne juge les taxes chinoises « injustifiées », tandis qu’un sommet bilatéral est en préparation. Le ministre chinois des Affaires étrangères, en déplacement en Europe, poursuit les discussions autour de sujets clés : véhicules électriques, terres rares et équilibre commercial.
Réactions des marchés et perspectives
Les marchés ont accueilli la nouvelle de manière mitigée : les actions de Rémy Cointreau ont légèrement progressé, tandis que celles de Pernod Ricard et LVMH ont reculé. Les analystes s’attendent néanmoins à une amélioration des prévisions financières, notamment pour Rémy, dont 70% des ventes reposent sur le cognac. L’entreprise publiera ses résultats trimestriels le 25 juillet.
Une pression diplomatique maintenue
Le Bureau National Interprofessionnel du Cognac considère que l’accord constitue un moindre mal, mais reste en deçà de la situation antérieure à l’enquête chinoise. Il appelle les autorités françaises et européennes à obtenir un retour à des échanges sans droits antidumping. Le compromis obtenu reste fragile et dépend d’avancées politiques plus larges.
RI.FR en D1

Source : xStation5