Ouverture US : volatilité accrue après que la Chine relève ses droits de douane à 84 %

• Apple (AAPL.US) a reçu une révision à la hausse de sa note à « conserver » par Jefferies, à la suite de la chute marquée du titre après les annonces tarifaires de la semaine dernière.
• Arista Networks (ANET.US) dispose, selon Melius Research, de la plus forte capacité parmi les entreprises liées à l’IA à protéger son action à la baisse grâce à des rachats d’actions.
• Walmart (WMT.US) a maintenu sa prévision de croissance annuelle des ventes de 3 à 4 %, malgré les tarifs douaniers imposés par le président Trump et un affaiblissement du moral des consommateurs.
• Delta Air Lines (DAL.US) a retiré ses prévisions financières annuelles en raison de l’incertitude entourant le commerce mondial, soulignant ainsi des inquiétudes économiques plus larges.
• Trump : « C’est le bon moment pour acheter. » – Les marchés progressent après le message du président américain

Les principaux indices américains rebondissent modestement après plusieurs jours de fortes baisses, avec le S&P 500 en hausse de 0,23 % à 5022,0 points, le Dow Jones gagnant 0,01 % à 37 753 points, et le Nasdaq en tête avec une progression de 0,79 % à 17 363,76 points. L’indice de volatilité VIX a chuté de -0,81 % à 39,13, indiquant un léger apaisement de la peur sur les marchés. En Europe, les marchés présentent un tableau contrasté, les places boursières du nord affichant globalement de meilleures performances que celles du sud, alors que le VSTOXX progresse de 2,42 % à 36,03. Le FTSE MIB italien gagne 0,21 %, tandis que l’IBEX 35 espagnol et le FTSE 100 britannique reculent respectivement de -0,93 % et -0,69 %.

Ce rebond timide intervient malgré l’annonce par la Chine de nouveaux droits de douane à hauteur de 84 % sur les produits américains, en riposte aux récentes mesures commerciales prises par le président Trump. Le pétrole reste sous pression, autour de 55 dollars le baril, tandis que les valeurs pharmaceutiques rencontrent des vents contraires après les propos de Trump sur d’éventuels droits de douane ciblant ce secteur. L’avertissement du fondateur de Bridgewater, Ray Dalio, au sujet d’un « effondrement unique dans une vie » des ordres monétaire, politique et géopolitique continue de résonner auprès des investisseurs, indiquant que, malgré une stabilisation apparente aujourd’hui, l’anxiété reste élevée sur les marchés alors que le conflit commercial sino-américain s’intensifie et que les rendements obligataires américains flirtent avec les 4,4 %.

Les secteurs du S&P 500 affichent des performances contrastées. Source : Bloomberg Financial LP

Volatilité actuelle observée à Wall Street. Source : xStation

Le Nasdaq 100, représenté par l’indice US100, est repassé au-dessus de son récent creux à 17 176 points, qui marquait le point bas d’avril. Les acheteurs doivent reconquérir ce niveau pour éviter une nouvelle baisse, tandis que les vendeurs visent une cassure sous le creux de décembre 2023 à 16 445 points — ce qui pourrait ouvrir la voie à des niveaux encore plus bas. Le prochain objectif clé baissier pourrait être le creux de décembre 2023, lorsque l’US100 évoluait autour des 15 780 points. L’indice RSI est actuellement à ses plus bas niveaux depuis plusieurs années, signalant une faiblesse extrême. Source : xStation

Actualités des marchés

Apple (AAPL.US) a reçu une révision à la hausse de sa note à « conserver » par Jefferies, à la suite de la chute marquée de l’action après les annonces tarifaires de la semaine dernière. L’analyste Edison Lee a maintenu qu’Apple sera probablement exemptée des droits de douane américains compte tenu de ses engagements d’investissement, tout en avertissant d’un risque baissier accru dans un contexte de récession et de faible demande pour l’iPhone. La firme a réduit ses estimations de livraisons d’iPhone de 3,6 % / 7,7 % / 5,5 % pour les exercices 2025 / 2026 / 2027, ce qui se traduit par des prévisions de chiffre d’affaires revues à la baisse de 2 % / 4,1 % / 3,5 % respectivement. Jefferies a abaissé son objectif de cours à 167,88 $ contre 202,33 $, invoquant une faible traction dans l’IA et des problèmes structurels, notamment l’absence de solutions d’emballage avancées. L’action Apple était en baisse de 1,2 % avant l’ouverture.

Arista Networks (ANET.US) a la meilleure capacité parmi les entreprises liées à l’intelligence artificielle à protéger son action à la baisse par des rachats d’actions, selon Melius Research. L’analyste Ben Reitzes a noté qu’Arista « dispose peut-être de la plus grande marge de manœuvre en cas de besoin » grâce à un excellent flux de trésorerie et une trésorerie nette d’environ 6,50 $ par action. « Si les tarifs sont temporaires, un rachat accru d’actions pourrait être une bonne idée », écrit Reitzes, ajoutant qu’Adobe « accélère le rythme ces derniers temps » tandis que Broadcom vient d’autoriser un nouveau programme de rachat de 10 milliards de dollars. Melius a noté que des acteurs comme Microsoft et Oracle « n’ont pas vraiment de marge de manœuvre compte tenu de leurs besoins en Capex ».

Meta Platforms (META.US) est confrontée à des allégations de la lanceuse d’alerte Sarah Wynn-Williams, affirmant que l’entreprise aurait porté atteinte aux intérêts américains et aidé au développement de l’IA chinoise. Wynn-Williams, ancienne directrice des politiques publiques mondiales, prévoit de témoigner devant la sous-commission judiciaire du Sénat sur la criminalité et le contre-terrorisme que Meta « aurait commencé à informer le Parti communiste chinois dès 2015 » sur des technologies émergentes critiques, y compris l’intelligence artificielle, dans le but explicite d’« aider la Chine à surpasser les entreprises américaines ». Le porte-parole de Meta, Andy Stone, a répondu que ce témoignage est « déconnecté de la réalité et truffé de fausses affirmations », soulignant que bien que le PDG Mark Zuckerberg ait manifesté un intérêt dans le passé pour offrir des services en Chine, « nous n’y opérons pas aujourd’hui ».

Walmart (WMT.US) a maintenu sa prévision de croissance annuelle des ventes de 3 à 4 %, malgré les droits de douane imposés par le président Trump et un moral des consommateurs en berne. Toutefois, le géant de la distribution a élargi sa fourchette de prévisions pour le résultat opérationnel du premier trimestre, citant un « mix de catégories moins favorable, des dépenses liées aux sinistres plus élevées, et la volonté de maintenir une certaine flexibilité pour investir dans les prix à mesure que les droits de douane sont mis en œuvre ». Le directeur financier, John David Rainey, s’est montré confiant, affirmant que « l’histoire montre que lorsque nous affrontons ces périodes d’incertitude, Walmart en sort renforcé et avec une part de marché accrue ». L’action Walmart était en baisse de 1,2 % avant l’ouverture et avait reculé de 9,5 % depuis le début de l’année jusqu’à la clôture de mardi.

Delta Air Lines (DAL.US) a retiré ses prévisions financières pour l’ensemble de l’année en raison de l’incertitude entourant le commerce mondial, signalant des préoccupations économiques plus générales. Le PDG Ed Bastian a déclaré que « dans un contexte d’incertitude économique mondiale autour du commerce, la croissance s’est en grande partie arrêtée », ajoutant que les revenus ont « plafonné » alors que la confiance des consommateurs et des entreprises s’effrite. La compagnie aérienne « agit comme si nous entrions en récession », a-t-il confié à CNBC, et prévoit de maintenir une croissance nulle de la capacité pour le second semestre 2025 tout en réduisant les dépenses d’investissement superflues. Delta prévoit toujours un bénéfice ajusté au T2 compris entre 1,70 $ et 2,30 $ par action, contre des attentes de 2,29 $, bien qu’elle ait dépassé les prévisions du T1 avec un bénéfice ajusté de 46 cents par action contre 39 cents attendus.

Samsung Electronics (005930.KS) et Google (GOOGL.US) ont annoncé un partenariat pour lancer Ballie, un robot domestique en forme de ballon de football utilisant l’intelligence artificielle et capable de projeter des vidéos sur les murs. Le dirigeant de Samsung, Jay Kim, a décrit l’appareil comme étant conçu pour « donner vie à l’IA en tant qu’ami et véritable compagnon », tandis que le PDG de Google Cloud, Thomas Kurian, l’a comparé à « un BB-8 personnel plutôt qu’un Alexa Dot ». Ce robot jaune peut se déplacer dans les maisons sur de petites roues, contrôler les appareils domestiques connectés, gérer les calendriers, répondre aux questions, passer des appels et lire des vidéos via son projecteur intégré. Fonctionnant avec le système Tizen de Samsung, Ballie peut accéder à des fournisseurs de contenu comme YouTube et Netflix, avec un lancement prévu pour l’été 2025 après plusieurs années de retard.

Autres actualités issues des entreprises de l’indice S&P 500. Source : Bloomberg Financial LP