Sommaire :
- La Chine a promis des achats agricoles massifs
- Les États-Unis pourraient avoir du mal à produire suffisamment de soja
- Les cours du maïs pourraient profiter de cette situation
La Chine peut-elle tenir ses promesses ?
Le point central de l'accord commercial est une augmentation massive des importations chinoises en provenance des États-Unis, en particulier des produits agricoles. Il est censé augmenter de 200 milliards de dollars sur deux ans, ce qui signifie qu'à la fin de 2021, les importations devraient plus que doubler. Ce serait un euphémisme que de dire que c'est ambitieux. La part des États-Unis dans les importations chinoises se situait dans une fourchette proche d'environ 8 % avant le début de la guerre commerciale, puis a chuté à 6,5 %. Récupérer le terrain perdu est une chose, mais l'accord exigerait que cette part dépasse 12% en deux ans.
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Au-delà du soja, les importations chinoises de produits agricoles sont très fragmentées. Source : Bloomberg, XTB Research
L'accent est mis sur l'importation de produits agricoles qui représentaient environ 20 milliards de dollars par an avant le début de cette guerre commerciale. La Chine a promis d'importer environ 40 milliards de dollars par an avec l'intention d'ajouter 5 milliards de dollars supplémentaires si possible. Mais est-ce que 40 milliards de dollars sont techniquement possibles ? Jetons un coup d'oeil. La Chine achète des produits agricoles d'une valeur d'environ 120 milliards de dollars par an, ce qui donne l'impression qu'il y a suffisamment de place. Toutefois, les exportations américaines dans ce secteur ont été dominées par le soja (à un taux d'environ 55-60%). À l'heure actuelle, la Chine importe pour 33 milliards de dollars de soja par an et les importations en provenance des États-Unis ne représentent que 15 % de ce montant (en raison des droits de douane), contre 45 à 50 % avant le début de ce conflit. Supposons que la Chine importe jusqu'à 65 % (un chiffre plus élevé est improbable en raison du chevauchement de la saison de récolte avec celle de l'Amérique du Sud) de ses achats aux États-Unis, ce qui entraîne une hausse des prix de 20 %. Il en résulte moins de 26 milliards de dollars d'importations et si les autres biens représentaient 40 % des importations totales, le total serait proche de 43 milliards de dollars. Donc, techniquement, la promesse est réalisable, mais seulement sur la base des hypothèses les plus optimistes : 1) La Chine oblige les entreprises à acheter du soja plus cher aux États-Unis 2) les importations entraînent une hausse importante des prix du soja 3) l'augmentation significative des importations d'autres produits qui est très fragmentée et pourrait être difficile à stimuler (la viande bovine est le deuxième bien en importance avec environ 1 milliard de dollars par an en raison de la crise alimentaire en Chine). Même si la Chine franchissait tous ces obstacles et parvenait à une augmentation massive de la demande, la production américaine pourrait-elle répondre à cette demande ?
Les États-Unis peuvent-ils produire suffisamment de soja ?
La saison 2019 a été touchée à la fois par les guerres commerciales et les effets néfastes météorologiques, mais la saison suivante devrait apporter une amélioration. En supposant un retour à la superficie moyenne et aux rendements des années précédentes, la production devrait totaliser environ 115 millions de tonnes et les exportations 55 millions de tonnes. Si la Chine achetait les quantités indiquées ci-dessus à des prix 20 % plus élevés qu'aujourd'hui, les exportations vers la Chine SEULE devraient s'élever à 59 milions de tonnes. En utilisant le prix moyen à partir de 2016 (une année d'importations record de soja américain en Chine), cette quantité devrait passer à 66 millions de tonnes. Compte tenu d'une consommation intérieure d'environ 60 millions de tonnes qui serait déjà supérieure à la capacité et il y a encore des exportations vers d'autres pays qui oscillent autour de 20 millions de tonnes.
Impact sur le SOYBEAN (soja), le CORN (maïs)
Les prix du soja ont fortement rebondi récemment en réponse aux développements concernant l'accord commercial intermédiaire "Phase One". Nous pensons que la reprise en cours pourrait se poursuivre une fois que les États-Unis auront exporté d'énormes quantités de soja vers la Chine au cours des prochains trimestres. En théorie, un mouvement vers les sommets à partir de 2018 pourrait se produire. Source : xStation5
En ce qui concerne le prix du maïs, nous n'avons pas vu de mouvements de prix importants ces derniers temps. Toutefois, dans ce cas-ci, nous constatons également une certaine amélioration si la Chine commence à acheter de l'éthanol aux États-Unis. Dans ces circonstances (le cas le plus haussier à notre avis), nous estimons que les stocks de maïs américains pourraient s'épuiser jusqu'à 30 %. Si c'est le cas, le maïs pourrait également susciter un intérêt accru de la part des acheteurs. Source : xStation5
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Guillaume Pitre, assistant analyste de marchés
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Date et heure de la préparation du commentaire de marché
19.12.2019 10:47
Date et heure de la publication du commentaire de marché
19.12.2019 11:30
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