- Rupture entre l’OPEP+ et la Russie
- Réplique de l’Arabie Saoudite
- Le chaos sur les marchés au Moyen-Orient
- Le gaz de Schiste directement visé ?
- Ramener la Russie à la table de négociation
- Le pétrole d’un point de vue technique
Vendredi 6 mars 2020 fut une séance décisive pour le pétrole, c’est le jour où les pays exportateurs de pétroles membres de l’OPEP et non membres de l’OPEP ne sont parvenus à s’accorder sur une réduction de production en vue d’endiguer la chute des cours de l’or noir.
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Rejoignez XTB Ouvrir un compte démo Téléchargez notre application mobile Téléchargez notre application mobileRupture entre l’OPEP+ et la Russie :
La 178ème réunion des pays membres de l’OPEP, qui a débuté la semaine passée, mercredi 5 mars à Vienne, n’a pas permis aux géants du pétrole de s’accorder sur une réduction plus ample de la production, à hauteur de 1,5 millions de barils par jour pour le restant de l’année 2020, comme souhaité par l’Arabie Saoudite, l’entente actuelle arrivant à expiration à la fin du mois de mars.
L’opposition est venue de Russie, qui depuis de nombreuses semaines montre sa réticence à adhérer à des réductions de production plus prononcées. La Russie ne semblait pas convaincue par la nécessité d’une réduction de l’offre face à un choc de demande d’une telle ampleur, favorisant l’hypothèse d’un stimulus de la demande. Dans ce contexte, le ministre des finances russe Siluanov, a clairement indiqué dès le début des concertations des pays membres de l’OPEP à Vienne, que la Russie était préparée à une chute des cours du brut. Le ministre de l’énergie russe Novack a pris le soin de préciser, que les pays producteurs seraient libres de pomper du pétrole à volonté à compter du 1er avril.
Suite à cette rupture de l’entente à Viennes entre pays membres de l’OPEP et la Russie, après une alliance diplomatique qui dure depuis 2016, le pétrole WTI et le Brent de la mer du nord ont cédé près de 10% vendredi.
Réplique de l’Arabie Saoudite :
La réunion exceptionnelle des pays membres de l’OPEP à Vienne a contraint Saudi Aramco a retardé la publication de ses prix mensuels (OSP : Official Selling Price, habituellement publiés tous les 5 du mois), une première en près de 10 ans. L’annonce du prix mensuel de Saoudi Aramco était attendue pour lundi, mais …
Samedi 7 mars, l’Arabie Saoudite répond à l’effondrement de l’alliance de l’OPEP+ avec la Russie, en réduisant considérablement le prix de son brut, et en projetant d’extraire plus de 10 millions de barils de par jour. Des rabats sans précédent sont proposés en Asie en Europe, et aux Etats-Unis, afin d’inciter les raffineurs à acheter le brut saoudien. De plus, l’Arabie Saoudite a indiqué à certains acteurs du marché pétrolier qu’elle pourrait augmenter sa production à un niveau record si nécessaire, aux alentours des 12 millions de barils par jour : la guerre du pétrole est officiellement lancée.
Le chaos sur les marchés au Moyen-Orient :
Les actions de Saoudi Aramco se sont effondrés à Riyad dimanche, avec un cours qui est passé sous le cours de l’IPO (introduction en bourse) pour la première fois ;
Dimanche matin, les cours de Saoudi Aramco passent sous le cours de l’IPO. Source : Bloomberg
Saoudi Aramco a perdu près de 500 milliards de dollars en capitalisation boursière, par rapport à son plus haut historique de fin décembre. Source : Bloomberg
Cela frappe de plein fouet tous les pays producteurs de pétrole, notamment au Moyen-Orient, dans un premier temps.
Le Kuwait suspend le trading en pre-market suite à un repli de son indice de 10%. Source : Bloomnberg
Le gaz de Schiste directement visé ?
Il semblerait que la volonté indirecte serait de frapper de plein fouet le secteur du gaz de Schiste, notamment dans l’ouest du Texas. Pour rappel, les sanctions de Donald Trump sur Nordstream et Rosneft ont fortement impacté les projets de la Russie. Cependant il convient de noter que le coût d’exploitation du gaz de Schiste est absorbé lorsque le cours du pétrole se situe entre 18$ et 20$ le baril, cela nécessiterait donc un pétrole à un cours extrêmement bas, qui impacterait également grandement les entreprises pétrolières russes.
Ramener la Russie à la table de négociation :
Le but de l’Arabie Saoudite pourrait également être de contraindre la Russie à revenir sur la table de négociation. Il faut tout de même noter que lors des dernières semaines l’Arabie Saoudite a tenté de forcer la main à la Russie, afin qu’elle accepte de réduire d’avantage la production, ce qui a entrainé une opposition de la part de la Russie. Il est donc peu probable que cette stratégie pousse la Russie à céder aux exigences du royaume.
Le pétrole d’un point de vue technique :
Ce lundi 9 mars 2020, le pétrole Brent a cédé 31% et le WTI près de 27%. Le WTI a est allé chercher les 27,50$ avant de se retirer. Si la guerre du pétrole se poursuit, le WTI pourrait poursuivre son repli pour aller chercher 22,90%. La résistance actuelle à laquelle fait face le WTI est à 32,25$.
Selon Goldman Sachs, les cours du brut pourraient atteindre les 20$ prochainement. Source : Xstation5
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