Synthèse des matières premières - pétrole, gaz naturel, café, cacao (30.01.2025)

Pétrole

• Les stocks de pétrole américains augmentent désormais conformément à la saisonnalité, ce qui montre que même en cas de déficit mondial au premier trimestre, les prix pourraient être sous pression
• Les prix du pétrole ont été sous pression en raison de l'incertitude concernant les droits de douane sur le commerce avec le Mexique et le Canada. M. Trump a d'abord menacé d'imposer des droits de douane de 25 %, mais le nouveau secrétaire au commerce a indiqué que l'imposition de droits de douane n'était pas encore certaine. En outre, il y a de fortes chances que ces droits de douane ne s'appliquent pas aux produits énergétiques
• Trump demande également à l'OPEP de faire baisser les prix du pétrole, ce qui se produirait si la production était augmentée. Actuellement, l'OPEP+ maintient l'accord de réduction inchangé et les premières augmentations de production sont prévues pour le mois d'avril
• Du point de vue de l'offre, les nouvelles mesures prises par les États-Unis en matière de sanctions à l'encontre de la Russie, de l'Iran et du Venezuela seront déterminantes. Bank of America a revu à la baisse les perspectives de surabondance de l'offre cette année en raison de l'impact négatif attendu des sanctions sur la production dans ces pays. Toutefois, à ce stade, on manque de précisions concernant la politique américaine
• La politique annoncée de « drill baby drill » mérite également d'être examinée. Le prix actuel du pétrole brut WTI se situe aux alentours de 72 dollars le baril. Les grandes entreprises ont besoin d'un prix de 26 dollars par baril pour couvrir les coûts liés à l'entretien des puits actuels. Les petites entreprises ont besoin d'un montant de 44
• Pour les nouveaux investissements, ces coûts sont déjà plus élevés. Les grandes entreprises ont besoin d'un niveau moyen de 58 dollars par baril, tandis que les petites entreprises ont besoin de 67 dollars par baril. Il convient toutefois de noter qu'il s'agit de niveaux moyens. Dans la principale région de schiste des États-Unis, le Permien, le prix marginal varie entre 38 et 90 dollars le baril.

Enquête de la Fed de Dallas auprès des compagnies pétrolières. Les coûts marginaux moyens des nouveaux projets indiquent des niveaux de prix de 60 à 70 dollars le baril. Actuellement, le prix est proche de ce niveau. Sans incitations fiscales, il pourrait donc être difficile pour la production américaine de pétrole d'augmenter de manière significative cette année et au-delà. Source : Fed de Dallas

Les compagnies pétrolières américaines s'attendent à ce que les prix restent plus élevés qu'ils ne le sont actuellement, même si, dans le même temps, la fourchette des prévisions à un horizon de 2 ans évolue clairement, ce qui pourrait indiquer que la prochaine étape de la révolution du schiste est à nouveau en train de se produire. Source : Fed de Dallas

Bien que les stocks de pétrole restent inférieurs à ceux de l'année dernière et par rapport à la moyenne mobile sur 5 ans, nous avons récemment constaté une augmentation des stocks qui justifie, en partie, une baisse des prix. Source : Bloomberg Finance LP, XTB

NATGAS

• Les perspectives météorologiques aux États-Unis ont clairement changé. Des températures plus élevées sont attendues au début du mois de février et devraient persister pendant la majeure partie du mois de février
• On observe déjà de grands changements dans les fondamentaux quotidiens. Mercredi, la production américaine de gaz était attendue à 105,5 bcfd, tandis que la demande devait tomber juste au-dessus de 100 bcfd. Bien entendu, il faut ajouter à cela les exportations de GNL, qui ont augmenté de manière significative d'une semaine sur l'autre pour atteindre 14,3 milliards de pieds cubes par jour
• Le prix du gaz est en net recul depuis la mi-janvier (avec notamment une forte baisse des contrats à terme). Il convient toutefois de noter qu'il pourrait y avoir davantage de volatilité cet après-midi.
• Le marché s'attend à une baisse des stocks de plus de 300 milliards de pieds cubes par jour, liée à la consommation extrêmement élevée de la semaine précédente. Toutefois, dans le passé, les rapports faisant état d'une baisse de 300 milliards de pieds cubes par jour ont été le point de départ de corrections plus importantes sur le marché du gaz
• L'année dernière, la consommation de gaz a été inférieure à l'offre dès le mois de mars. Si les niveaux des stocks américains devaient s'arrêter à 2 000, il faudrait une baisse moyenne maximale de 80 à 100 milliards de pieds cubes par semaine au cours des 9 à 10 prochaines semaines.

Les perspectives météorologiques ont considérablement changé aux États-Unis. La demande de gaz pour le chauffage a sensiblement diminué. Source : NOAA

La demande de gaz est tombée à sa moyenne quinquennale. Si la demande tombe en dessous de 100 milliards de pieds cubes par jour, cela pourrait entraîner une nouvelle vague de ventes de gaz à court terme. Source : Bloomberg Finance LP, XTB

L'année dernière, la correction entamée en janvier s'est traduite par une correction de plus de 50 % du prix du gaz. Actuellement, la correction est inférieure à 30 %. Une correction d'environ 40 % signifierait une baisse potentielle à 2,5 $/MMBTU, tandis qu'une correction de 50 % signifierait une baisse à 2,2 $/MMBTU. La saisonnalité prévoit de nouvelles baisses, au moins jusqu'au début du mois de février. Source : xStation5

Café

• Le café atteint de nouveaux sommets historiques, principalement en raison de l'absence d'amélioration des perspectives de production dans des pays clés tels que le Brésil
• En outre, les stocks au Brésil restent extrêmement bas, les stocks mondiaux ont commencé à baisser et les agriculteurs hésitent à écouler les stocks restants en raison de l'incertitude, ce qui se traduit par une faible disponibilité de café sur les marchés boursiers pour la livraison.
• En outre, Donald Trump a annoncé l'imposition de droits de douane de 25 % sur la Colombie, ce qui pourrait entraîner une nouvelle hausse des prix du café, ce pays étant le deuxième producteur mondial d'arabica.
• Les États-Unis importent environ 30 % du café de Colombie.
• Cependant, des rapports inquiétants indiquent que les producteurs de café constatent un ralentissement de la demande en raison des prix élevés. Au Viêt Nam, il y a un problème de manque de grosses commandes. En Indonésie, les torréfacteurs se tournent vers des grains de moindre qualité. Nous constatons également une baisse des expéditions du Brésil vers la Chine.
• Les dernières prévisions de la CONAB indiquent que la production de café pour la saison 25/26 devrait diminuer de 4,4 % a/a. La production devrait s'élever à 51,8 millions de sacs. La baisse devrait concerner le café Arabica, à hauteur de 12,4 % a/a. En revanche, la production de Robusta, qui est produit dans une autre région du Brésil, devrait augmenter. L'augmentation devrait être de 17,2 % a/a. Le Brésil est le deuxième producteur de Robusta après le Vietnam.
• Le Brésil exportera 50,5 millions de sacs de café en 2024, soit une augmentation de près de 30% a/a. Cependant, compte tenu de la faiblesse des stocks, il sera impossible d'atteindre un tel résultat en 2025.
• Les stocks brésiliens s'élèvent actuellement à 13,7 millions de sacs, soit une baisse de près de 25% par rapport à 2023

La faible disponibilité des stocks pour le classement fait que les stocks recommencent à baisser à ce stade sur les marchés boursiers. Source : Bloomberg

Les stocks ont recommencé à baisser (axe inversé). Source : Bloomberg Finance LP

Le café poursuit son ascension vers de nouveaux sommets historiques. Compte tenu du manque de perspectives d'amélioration, une attaque sur le niveau des 400 cents par livre dans les prochains mois n'est pas à exclure. Dans le même temps, les supports clés pour le café sont la ligne de tendance haussière et la zone comprise entre 330 et 350 cents par livre. Source : xStation5

Cacao :

• Le marché du cacao reste préoccupé par la récolte actuelle et surtout par la récolte dite de mi-saison, qui a entraîné les plus fortes hausses en 2024
• Les stocks destinés à la consommation sont tombés à 27 % selon les données de l'ICCO, le niveau le plus bas depuis 40 ans.
• La Côte d'Ivoire indique que la prochaine mi-saison pourrait être la pire depuis une douzaine d'années, ce qui devrait rendre l'exécution de toutes les commandes extrêmement difficile.
• Barry Callebaut indique qu'elle voit toujours le potentiel d'une offre excédentaire cette année, ce qui est également lié à la question de la demande.
• Les stocks de cacao dans les bourses et chez les producteurs continuent de diminuer. L'ICCO indique que les stocks de fin de saison sont tombés à 1 million de tonnes, soit une baisse de plus d'un tiers. Les stocks sur les marchés boursiers s'élèvent à 1,3 million de sacs.

Les stocks de cacao continuent de diminuer, ce qui maintient le prix au-dessus de 11 000 dollars la tonne. Source : Bloomberg Finance LP

Les prix ont augmenté plus fortement l'année dernière, alors qu'il convient de noter que la hausse en début d'année était également saisonnière, en considérant une moyenne sur 5 ans, se terminant en 2022, afin d'éliminer l'effet des dernières années avec des déficits extrêmes. Source : Bloomberg Finance LP, XTB

Le prix se maintient au-dessus de 11 000 dollars la tonne. Les supports clés sont la ligne de tendance ascendante et la moyenne mobile de 50. L'année dernière, la moyenne de 50 périodes a été ininterrompue de début janvier à fin avril. Source : xStation5