Montagne russe sur le marché des matières premières en 2024. Qu'attendre pour 2025 ?

13:24 26 décembre 2024

Alors qu'il ne reste que quelques séances avant de clôturer 2024, il est évident que l'année a été tumultueuse pour les matières premières, en particulier pour les produits agricoles et les métaux précieux. En revanche, elle a été une période décevante pour les céréales et le gaz naturel.

Les gagnants de 2024 :

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  • Cacao : Le plus grand déficit de l'histoire, couplé à des préoccupations concernant la saison 2024/25, a entraîné une hausse de plus de 360 %, y compris les roulements. Les prix ont récemment franchi la barre des 12 000 $ la tonne.
  • Café : Les gains ont été d'environ 150 %, y compris les roulements de contrats à terme. Bien que les stocks de café aient augmenté cette année, ils restent extrêmement faibles. Bien qu'un excédent important ait été prévu pour la saison 2024/25 il y a quelques mois, les conditions climatiques défavorables au Brésil et au Vietnam laissent entrevoir un déficit persistant du marché.
  • Or : L'or a connu une hausse d'environ 30 % sur le marché au comptant et près de 20 % en contrats à terme. L'or a atteint des niveaux record en raison des incertitudes géopolitiques et du début des réductions de taux d'intérêt aux États-Unis et dans d'autres banques centrales à travers le monde.

Les perdants de 2024 :

  • Gaz naturel (Natgas) : Bien que les prix actuels soient relativement élevés, ils restent environ 15 % inférieurs aux niveaux observés au début du mois de janvier. En incluant les roulements, les pertes s'élèvent à environ 70 %, alimentées par l'un des plus grands périodes de contango de l'histoire.
  • Blé : Malgré la baisse des stocks mondiaux de blé ces dernières années, la demande mondiale n'a progressé que modérément en 2024. De plus, l'excédent de production croissant aux États-Unis, un marché clé pour la fixation des prix, a exacerbé la concurrence sur les prix. La disponibilité abondante de blé de la part de grands exportateurs comme la Russie et l'Ukraine a intensifié cette concurrence.
  • Maïs : Malgré un déficit mondial, les prix ont chuté en raison d'une saison de production aux États-Unis bien meilleure que prévu. La production a également rebondi en Amérique du Sud et en Chine.

Évolutions des contrats à terme des matières premières en 2024. Source : Bloomberg Finance LP

Regard sur 2025 :

L'année à venir pourrait réserver plusieurs surprises, largement conditionnées par les décisions politiques. Le pétrole pourrait connaître des baisses significatives en raison des perspectives de croissance économique limitées. Si l’OPEP+ rétablit partiellement sa production, un excédent de pétrole pourrait se produire. Un pétrole moins cher, dans la fourchette des 50-60 $, pourrait contribuer à ramener l'inflation à l'objectif plus rapidement et ouvrir la voie à une reprise économique dans les années suivantes.

Les marchés des matières premières agricoles seront fortement influencés par d'éventuelles décisions tarifaires commerciales. Il existe une possibilité que le Mexique et la Chine réduisent leurs importations de maïs, de soja et de blé en provenance des États-Unis. À l'inverse, des accords commerciaux seraient un développement positif, stimulant l'activité du marché.

Le café et le cacao pourraient continuer leur trajectoire haussière, du moins à court terme, en raison des incertitudes de production. Cependant, des prises de bénéfices pourraient survenir une fois les données finales sur les récoltes disponibles.

L’or et l’argent ont un potentiel de gains supplémentaires, bien qu’ils soient vulnérables aux décisions de la Réserve fédérale concernant la pause des réductions de taux. Les tensions commerciales mondiales devraient soutenir la hausse des prix. En revanche, si une résolution durable des conflits en Ukraine et au Moyen-Orient est atteinte, la prime de risque sur l’or, pouvant atteindre 10 à 20 %, pourrait être effacée.

 

Dans un contexte plus large, le marché des matières premières est resté en consolidation en 2024, sous l'effet de la pression baissière exercée par le marché pétrolier. Source : xStation5

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