Le Premier ministre français François Bayrou a annoncé qu’il engagerait le 8 septembre la responsabilité de son gouvernement devant l’Assemblée nationale à travers un vote de confiance, à l’issue de sa déclaration de politique générale sur les orientations budgétaires. En cas de rejet, et ce serait une première sous la Cinquième République, le gouvernement serait contraint de démissionner. Compte tenu de l’impasse parlementaire actuelle, une dissolution de l’Assemblée nationale apparaîtrait alors inévitable, avec le risque de replonger le pays dans la même configuration politique, tout en retardant davantage l’élaboration du budget 2026.
Les positions des partis politiques
À gauche, La France Insoumise (gauche radicale) et Europe Écologie-Les Verts (gauche écologiste) devraient sans surprise voter contre la confiance. La position du Parti socialiste, en revanche, demeure déterminante. Bien que Boris Vallaud, président du groupe socialiste à l’Assemblée, et Olivier Faure, premier secrétaire du PS, aient annoncé leur opposition, nous n’excluons pas des négociations avec le gouvernement. Un remaniement ministériel incluant des personnalités socialistes et le retrait du projet de suppression de deux jours fériés pourraient modifier la donne.
Investissez dès maintenant ou testez notre démo gratuite
Rejoignez XTB Téléchargez notre application mobile Téléchargez notre application mobileÀ droite, le Rassemblement National se retrouve dans une position délicate. Jusqu’ici, il s’était abstenu de renverser l’exécutif en ne votant pas les motions de censure. Mais le vote de confiance revêt une symbolique bien différente : apporter son soutien au gouvernement compromettrait son image de défenseur des classes populaires. Une telle option apparaît donc politiquement impossible. Le RN devrait logiquement s’opposer à la confiance.
L’arithmétique parlementaire
Sur les 577 députés, au moins 264 sont d’ores et déjà certains de s’opposer au gouvernement, soit en deçà du seuil de 289 voix nécessaires pour lui retirer la confiance. Si le Parti socialiste rejoint l’opposition, le total atteindrait 330 voix, rendant la chute de l’exécutif certaine. Même une abstention des socialistes suffirait à renverser le gouvernement, puisque la majorité requise se réduirait alors à 256 voix. Le PS détient donc la clé du scrutin du 8 septembre.
Source: Assemblée Nationale / Toute l'Europe
Un risque de paralysie budgétaire
Le scénario privilégié par les marchés reste celui d’un rejet de la confiance, entraînant la démission du gouvernement, suivie d’une dissolution de l’Assemblée nationale et de nouvelles élections. Mais cette perspective ouvre une période d’incertitude majeure : il faudrait près d’un mois pour installer une nouvelle Assemblée, puis plusieurs jours pour constituer un gouvernement. Le processus d’élaboration budgétaire repartirait alors pratiquement de zéro, repoussant dangereusement le calendrier du budget 2026.
Un tel retard accentuerait les tensions politiques et sociales et renforcerait le risque d’une “année blanche”, qui compromettrait la trajectoire de désendettement de la France. Déjà, l’OAT à 10 ans frôle 3,6%, un seuil technique dont le franchissement pourrait déclencher une spirale de hausse incontrôlée des taux d’intérêt, alors que le service de la dette doit devenir le premier poste budgétaire de l’État en 2027.
Réaction des marchés
Les banques et les assureurs figurent parmi les premiers touchés. Société Générale chute de 8,20% et Crédit Agricole de 6,01%, victimes à la fois du risque de taux (la hausse des rendements fait baisser la valeur des obligations souveraines qu’ils détiennent) et du risque de crédit (la crédibilité financière de l’État étant fragilisée). Les groupes de la construction et des infrastructures, davantage exposés à l’économie domestique, sont également sous pression : Vinci, Bouygues et Saint-Gobain reculent nettement.
À l’inverse, les secteurs tournés vers l’international, comme le luxe et la santé, résistent : LVMH, Hermès, L’Oréal, Sanofi ou Kering demeurent stables, confirmant leur rôle de valeurs refuges en période d’instabilité politique et financière.
FRA40 (H4)

Source : xStation5
Matéis, Market Analyst – XTB
"Ce contenu est une communication marketing au sens de l'art. 24, paragraphe 3, de la directive 2014/65 /UE du Parlement européen et du Conseil du 15 mai 2014 concernant les marchés d'instruments financiers et modifiant la directive 2002/92 /CE et la directive 2011/61 /UE (MiFID II). La communication marketing n'est pas une recommandation d'investissement ou une information recommandant ou suggérant une stratégie d'investissement au sens du règlement (UE) n°596/2014 du Parlement européen et du Conseil du 16 avril 2014 sur les abus de marché (règlement sur les abus de marché) et abrogeant la directive 2003/6 / CE du Parlement européen et du Conseil et directives 2003/124 / CE, 2003/125 / CE et 2004/72 / CE de la Commission et règlement délégué (UE) 2016/958 de la Commission du 9 mars 2016 complétant le règlement (UE) n°596/2014 du Parlement européen et du Conseil en ce qui concerne les normes techniques de réglementation relatives aux modalités techniques de présentation objective de recommandations d'investissement ou d'autres informations recommandant ou suggérant une stratégie d'investissement et pour la divulgation d'intérêts particuliers ou d'indications de conflits d'intérêt ou tout autre conseil, y compris dans le domaine du conseil en investissement, au sens de l'article L321-1 du Code monétaire et financier. L’ensemble des informations, analyses et formations dispensées sont fournies à titre indicatif et ne doivent pas être interprétées comme un conseil, une recommandation, une sollicitation d’investissement ou incitation à acheter ou vendre des produits financiers. XTB ne peut être tenu responsable de l’utilisation qui en est faite et des conséquences qui en résultent, l’investisseur final restant le seul décisionnaire quant à la prise de position sur son compte de trading XTB. Toute utilisation des informations évoquées, et à cet égard toute décision prise relativement à une éventuelle opération d’achat ou de vente de CFD, est sous la responsabilité exclusive de l’investisseur final. Il est strictement interdit de reproduire ou de distribuer tout ou partie de ces informations à des fins commerciales ou privées. Les performances passées ne sont pas nécessairement indicatives des résultats futurs, et toute personne agissant sur la base de ces informations le fait entièrement à ses risques et périls. Les CFD sont des instruments complexes et présentent un risque élevé de perte rapide en capital en raison de l'effet de levier. 71% de comptes d'investisseurs de détail perdent de l'argent lors de la négociation de CFD avec ce fournisseur. Vous devez vous assurer que vous comprenez comment les CFD fonctionnent et que vous pouvez vous permettre de prendre le risque probable de perdre votre argent. Avec le Compte Risque Limité, le risque de pertes est limité au capital investi."