La perspective d'un confinement prolongé semble avoir jeté une ombre sur l'économie mondiale. Les marchés ont fait une pause dans cette sinistre réalité en raison des élections américaines, et devraient faire à nouveau face aux craintes sanitaires au moment où la nouvelle du vaccin Pfizer/BionTech est tombée. Tout comme un cadeau de Noël inattendu, elle a provoqué une véritable euphorie sur les marchés, même si tout le monde ne se réjouit pas. Dans cette analyse, nous décrivons les principaux faits et expliquons les répercussions sur le marché.
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Vaccin Pfizer/BionTech - que savons-nous ?
Ce n'est pas la première nouvelle concernant un vaccin, mais c'est certainement la plus concrète. Pfizer/BionTech ont partagé les résultats de la 3ème étape (clé) de l'essai et cela semble presque trop beau pour être vrai. Les faits essentiels sont les suivants :
- Plus de 90 % d'efficacité dans la prévention de transmission du covid
- Pas d'effets secondaires
- 50 millions de doses déjà en 2020, 1,3 milliard ( !) en 2021
Si cela est vrai, cela peut vraiment changer la donne. Les marchés espéraient qu'il y aurait un vaccin à la fin de cette année, mais pas aussi efficace et accessible.
Qu'est-ce que cela signifie ? (et ce que cela ne signifie pas)
Un vaccin lèverait une grande partie de l'incertitude mais il ne fera pas grand-chose pour atténuer les problèmes actuels en Europe et, de plus en plus, aux États-Unis. La pandémie se propage actuellement et des mesures de confinement (avec les coûts économiques associés) pourraient être nécessaires pour contenir la situation jusqu'à ce que la vaccination soit suffisamment étendue. En fait, compte tenu des perspectives de succès de la vaccination, un confinement à court terme est en fait PLUS probable.
La promesse d'un vaccin concerne surtout l'avenir. Elle fait naître l'espoir que la pandémie puisse disparaître à un moment donné l'année prochaine et que l'activité économique puisse reprendre. Les économies qui ont pu résister à la deuxième vague de COVID peuvent maintenant espérer pouvoir s'assurer, mais du point de vue de la réaction du marché, ce sont les économies en difficulté qui offrent le plus de "bons côtés".
Gagnants
La vieille économie qui souffrait de confinements et de craintes d'insolvabilité. Pétrole et gaz, commerce de la brique et du mortier, finance traditionnelle : ces marchés durement touchés sont soudain favorables. Ce sont les économies les plus touchées qui ont le plus à gagner de ce vaccin. Le SPA35 et FRA40 gagnaient près de 8 % lundi, l'US2000 (plus d'entreprises de taille moyenne, moins de technologiques) a dû être stoppé par un disjoncteur. Le OIL.WTI a explosé de 10 % sur les espoirs de reprise de la demande. En ce qui concerne le forex, les réactions sont plus modestes, mais les devises des marchés émergents (BRL, ZAR, PLN) gagnent du terrain, car les sorties de capitaux des actions technologiques favoriseront des marchés relativement moins chers. Au niveau des actions individuelles, les cinémas, les compagnies aériennes et les organisateurs de voyages ont connu les réactions positives les plus vives (exemples : CINE.UK, RBW.PL, AF.FR, IAG.ES).
La vieille économie est soudain de retour en force : Le pétrole, les indices européens et les monnaies de l'Union européenne s'envolent alors que l'or et le yen déclinent en raison des nouvelles sur les vaccins. Source : xStation5
Perdants
Tout le monde ne se réjouit pas. Les soi-disant "gagnants de la pandémie" sont soudainement hors d'atteinte. Au niveau des indices, c'est sur l'US100, lourds en technologie, que cela se manifeste le plus : moins de contrats à prendre en charge dans l'économie traditionnelle et une hausse des rendements obligataires comme facteur négatif. L'or et l'argent sont également en baisse en tant que valeurs refuges et dans la perspective d'une hausse des taux d'intérêt du marché. Le yen et le franc suisse, qui sont à nouveau des valeurs refuges, sont perdants sur le front des changes. Parmi les actions individuelles, on peut citer les actions "covid" (IGN.PL), les actions "stay-at-home" (DHER.DE) ou le e-commerce (SHOP.US).
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